Décès du prophète Mouhamad (psl)
Il est bien connu que de toutes les créatures, il n’y a pas
un être qui soit plus aimé que lui par Dieu. Pourtant, Dieu n’a pas retardé le
terme de sa vie. D’éminents savants l’ont mentionné dans leur
« Sîra » (bibliographie du Prophète (psl)). Parmi eux, Ibn Ishâq,
Abdoullâhi Ibn Abbass, Imâm Shawkânî, Ibn Kathîr, Tabarî et tant d’autres
encore. Dans les lignes qui suivent, nous tenterons, de façon résumée, de
décrire les derniers instants de la vie du prophète (psl), afin que tout
musulman contemporain sache dans quelles circonstances, le sceau des prophètes,
le prophète Mouhamad (psl), a quitté ce bas monde.
Déjà lors du pèlerinage d’adieu, au mois de Zoul Hidja de la
dixième année de l’hégire, le prophète (psl) était souffrant à la Mecque et se plaignait de
sa santé. Il continua à se plaindre lorsqu’il fut rentré à Médine. On pensait
que c’était la fatigue du voyage, mais lui savait bien quel était son état.
Deux ou trois jours après, son état s’étant un peu amélioré,
le prophète (psl) appela Abou Mouhaiba, mit la main sur le cou de cet affranchi
et se rendit lentement hors de la ville, à Bâqî, le cimetière des musulmans.
Là, placé près des tombeaux, il dit : « Salut ! Ô habitants des
tombeaux, qui êtes à l’abri des châtiments qui atteignent les hommes». Il
retourna ensuite dans la chambre d’Aicha, qui était couchée et se plaignait
d’un mal de tête. Le prophète (psl) lui dit : « Ô Aicha, ce serait à
moi de me plaindre, non à toi » Aicha lui dit : « Ô Envoyé de
Dieu, je suis plus malade que toi ».Le prophète (psl) dit : « Si
on aime quelqu’un, on regrette de lui survivre. Puis quel mal y aurait-il, ô
Aicha, si tu mourais avant moi, si je t’ensevelissais, si je priais sur toi et
te déposait dans la tombe ? ». Aicha répondit : « Oui, tu
veux, en revenant de mon enterrement, faire un nouveau mariage ! ».
Le prophète (psl) sourit ; il se coucha sur le lit ; la fièvre le
prit de nouveau, et ne le quitta plus.
Lorsqu’il fut écoulé cinq jours du mois de Rabî-Il Awwal, le
prophète (psl) sentit qu’il allait mourir. Il dit à Aicha : « Ma fin
approche, va me chercher un peu d’eau froide et verse-la sur moi ;
peut-être, serai-je un peu soulagé, afin de pouvoir sortir, dire adieu au
peuple et lui faire mes dernières recommandations ». Aicha lui versa de
l’eau sur le visage. Le bruit se répandit à Médine que le prophète (psl)
était mieux portant et qu’il allait sortir. Une foule
nombreuse se réunit à la mosquée. Le prophète (psl), le front enveloppé d’un
bandeau, entra dans la mosquée ; ne pouvant monter sur la chaire, ni
rester debout, il s’assit sur le sol et adressa un sermon au peuple. Après
avoir payé un tribut de louanges à Dieu et rendu le salut aux prophètes antérieurs, il pria pour les
musulmans tués à Badr, à Ohôd, à Khaybar et à Honaïn, et pour tous ceux qui
avaient sacrifié leurs vies pour lui, et recommanda aux hommes la pratique de
la religion ; puis il ajouta : « Dieu a un serviteur auquel il a
dit : Aimes-tu mieux ce monde ou l’autre ? Le serviteur a choisi
l’autre monde, et Dieu a agréé son choix et lui a promis de l’appeler en sa
présence ». Personne ne comprit que le prophète (psl) parlait de lui-même,
sauf Aboubakr, qui s’écria en pleurant : Apôtre de Dieu, que nos corps et
nos âmes soient ta rançon ! Le prophète (psl), sachant qu’Aboubakr avait
compris ses paroles, dit : « Ô Aboubakr, ne pleure pas, car tua s été
avec moi dans ce monde et tu seras avec moi dans l’autre. Puis il ajouta :
« Si j’avais à prendre en dehors de Dieu un ami, ç’aurait été
Aboubakr ; car je n’ai pas eu de compagnon plus fidèle que lui, et
personne ne m’a été aussi utile par sa fortune ». S’adressant de nouveau
aux musulmans, il dit : « La mort est une nécessité et aucun homme ne
peut y échapper. Mais il y a, après la mort, un jour de justice et de
réparation, où les créatures réclameront les unes contre les autres ; les
grands de la terre réclameront contre les petits et les petits contre les
grands ; il n’y aura pas plus de faveur pour moi que pour personne.
Pendant que je suis encore avec vous, adressez-moi vos réclamations. Si j’ai
frappé quelqu’un d’entre vous, qu’il me frappe. Si j’ai offensé quelqu’un,
qu’il m’en fasse autant. Si j’ai pris le bien de quelqu’un, qu’il me le reprenne.
Purifiez-moi de toute injustice, afin que je puisse paraître devant Dieu sans
avoir de tort envers personne. Tous les assistants versèrent des larmes et
crièrent : Apôtre de Dieu, tous les torts que tu avais envers nous sont
effacés. C’est nous qui sommes tes débiteurs.
Alors un homme, nommé Okkascha, se leva et dit : Telle
nuit, à tel endroit, dans telle expédition, j’avais fait marcher mon chameau à
côté du tien. Tu as voulu donner un coup de fouet à ton chameau, mais le coup
m’a atteint et m’a causé une vive douleur. Voilà le tort que tu as envers moi.
Le prophète (psl) lui dit : Voici mon corps, si tu veux
me frapper, frappe.
- Je le veux, répliqua Okkascha – Le prophète (psl) avait un fouet, un roseau couvert de cuir, qu’il tenait toujours dans sa main quand il montait le chameau. Il dit à Bilâl : Le fouet est dans la maison de ma fille Fatima ; va le chercher. Mais ne dis pas à Fatima quel usage je veux en faire, pour ne pas tourmenter son cœur. Tous les assistants se tournèrent vers Okkascha et lui dirent : N’as-tu pas honte et ne crains-tu pas Dieu de frapper le prophète ? Pourquoi ne pas lui faire abandon de cette réparation ? Le prophète (psl) leur répondit : Ne lui dites rien ; il réclame ce qui est son droit. Ousmane dit : Vends-moi, Ô Okkascha, ton droit pour cent chameaux. Abderahmane Ibn Aouf, fit la même offre et chacun des compagnons du prophète lui parla, mais en vain. Lorsqu’on eût apporté le fouet, Alî Ibn Abî Tâlib se leva et dit : Ô Okkascha, le prophète (psl) est malade et faible ; il ne pourra pas supporter un coup. Au lieu de le frapper une fois, donne-moi cent coups aussi forts que tu voudras. Tous les autres s’offrirent également ; chacun disait : « Frappe sur moi ». Mais Okkascha ne se laissa pas fléchir et prit le fouet de la main de Bilal. Le prophète lui dit approche-toi. Okkascha s’approcha. Le prophète (psl) dit : maintenant frappe, mais ne frappe pas trop fort, car je suis faible et ne pourrai pas supporter un coup vigoureux. Toute l’assemblée tremblait et pleurait. Okkascha dit encore : Apôtre de Dieu, lorsque, dans cette nuit, tu m’as frappé, j’étais nu, tandis que toi, aujourd’hui, tu es vêtu d’une robe et d’un manteau. Comment pourrait-il y avoir réparation ? Le prophète (psl) se dépouilla de son manteau et de sa robe. Alors Okkascha rejeta le fouet, se précipita sur le prophète (psl) et pressa son visa contre la poitrine de Mouhamad en sanglotant. Les larmes coulèrent des yeux du prophète (psl) ; tous les assistants pleurèrent et sanglotèrent, de sorte que la mosquée fut inondée des larmes répandues, et que la voix des sanglots monta jusqu’au ciel. Okkascha resta quelques instants le visa pressé contre la poitrine du prophète (psl), qui lui dit enfin : Pourquoi fais-tu ainsi ? - Apôtre de Dieu, répondit Okkascha, je crains, comme tous les autres, que ce ne soit aujourd’hui la dernière fois que nous te voyons vivant ; j’ai voulu, le jour où je te dis adieu, rapprocher mon visage de ton corps, espérant obtenir par là que Dieu préserve mon corps du feu de l’enfer. Le prophète (psl) dit : Il est préservé ! Il est préservé ! Il est préservé !
- Je le veux, répliqua Okkascha – Le prophète (psl) avait un fouet, un roseau couvert de cuir, qu’il tenait toujours dans sa main quand il montait le chameau. Il dit à Bilâl : Le fouet est dans la maison de ma fille Fatima ; va le chercher. Mais ne dis pas à Fatima quel usage je veux en faire, pour ne pas tourmenter son cœur. Tous les assistants se tournèrent vers Okkascha et lui dirent : N’as-tu pas honte et ne crains-tu pas Dieu de frapper le prophète ? Pourquoi ne pas lui faire abandon de cette réparation ? Le prophète (psl) leur répondit : Ne lui dites rien ; il réclame ce qui est son droit. Ousmane dit : Vends-moi, Ô Okkascha, ton droit pour cent chameaux. Abderahmane Ibn Aouf, fit la même offre et chacun des compagnons du prophète lui parla, mais en vain. Lorsqu’on eût apporté le fouet, Alî Ibn Abî Tâlib se leva et dit : Ô Okkascha, le prophète (psl) est malade et faible ; il ne pourra pas supporter un coup. Au lieu de le frapper une fois, donne-moi cent coups aussi forts que tu voudras. Tous les autres s’offrirent également ; chacun disait : « Frappe sur moi ». Mais Okkascha ne se laissa pas fléchir et prit le fouet de la main de Bilal. Le prophète lui dit approche-toi. Okkascha s’approcha. Le prophète (psl) dit : maintenant frappe, mais ne frappe pas trop fort, car je suis faible et ne pourrai pas supporter un coup vigoureux. Toute l’assemblée tremblait et pleurait. Okkascha dit encore : Apôtre de Dieu, lorsque, dans cette nuit, tu m’as frappé, j’étais nu, tandis que toi, aujourd’hui, tu es vêtu d’une robe et d’un manteau. Comment pourrait-il y avoir réparation ? Le prophète (psl) se dépouilla de son manteau et de sa robe. Alors Okkascha rejeta le fouet, se précipita sur le prophète (psl) et pressa son visa contre la poitrine de Mouhamad en sanglotant. Les larmes coulèrent des yeux du prophète (psl) ; tous les assistants pleurèrent et sanglotèrent, de sorte que la mosquée fut inondée des larmes répandues, et que la voix des sanglots monta jusqu’au ciel. Okkascha resta quelques instants le visa pressé contre la poitrine du prophète (psl), qui lui dit enfin : Pourquoi fais-tu ainsi ? - Apôtre de Dieu, répondit Okkascha, je crains, comme tous les autres, que ce ne soit aujourd’hui la dernière fois que nous te voyons vivant ; j’ai voulu, le jour où je te dis adieu, rapprocher mon visage de ton corps, espérant obtenir par là que Dieu préserve mon corps du feu de l’enfer. Le prophète (psl) dit : Il est préservé ! Il est préservé ! Il est préservé !
Ensuite se leva un autre homme, qui dit : Apôtre de
Dieu, tel jour, un pauvre t’ayant demandé l’aumône, tu me dis de lui donner si
j’avais quelque argent sur moi, et tu promis de me le rendre. J’ai donné,
d’après ton ordre, trois dirhams à ce pauvre. Prie Dieu qu’il mette cela à mon
compte. Le prophète (psl) répliqua : C’est une créance que tu as sur
moi ; cette aumône, c’est moi qui l’ai faite. Puis il ordonna à Fadl Ibn
Abbass, de restituer les trois dirhams et, s’adressant de nouveau à cet homme,
il ajouta : Maintenant donne-les à un pauvre si tu veux, et tu en auras le
mérite.
Un autre homme se leva et dit : Apôtre de Dieu, tel
jour j’ai dérobé, du butin provenant de telle guerre, trois dirhams, dont
j’avais besoin. Le prophète (psl) dit à Fadl : Prends de cet homme les
trois dirhams et mets-les au trésor.
Ensuite il se leva et rentra dans son appartement. Ce fut la
dernière fois que le peuple le vit vivant.
La fièvre le saisit avec force et prit, le troisième jour,
un caractère plus violent. On demanda à Ali, qui sortait d’auprès du prophète
(psl), comment se portait le malade. Ali répondit qu’il allait mieux.-
Laisse-nous le voir, dirent plusieurs hommes et un certain nombre de Mouhâdjir
et d’Ançâr pénétrèrent dans l’appartement d’Aicha. Le prophète (psl) les
regarda, ayant les larmes aux yeux et sans pouvoir se relever ni leur parler.
Enfin, il demanda qu’on l’aidât à s’asseoir sur le matelas. Le prophète (psl)
regarda ses compagnons et voulait leur adresser une allocution, mais il ne le
pouvait pas. Il pria pour eux et leur dit quelques bonnes paroles.
Vous êtes, leur dit-il, les bienvenus. Que la bénédiction de
Dieu soit avec vous ! Que Dieu vous fortifie, qu’il vous prépare une place
dans le paradis, qu’il vous ait en sa garde, qu’il vous dirige dans la voie
droite, qu’il vous préserve de tout mal, qu’il vous sauve et vous élève, et
qu’il soit toujours prêt à vous donner sa Miséricorde ! Je vous exhorte à
craindre Dieu, et je vous confie à Lui et Lui recommande vos intérêts. Je vous
exhorte à craindre Dieu, car c’est de sa part que j’apporte toujours la
promesse et la menace ; à ne point montrer de présomption envers ses
serviteurs, à ne point commettre le mal dans son empire, comme il est dit dans
le coran : « Cette demeure de l’autre vie, Nous la donnerons à
ceux qui ne cherchent pas à s’élever sur la terre au dessus des autres »
(S28, V83). Je vous engage encore à bien traiter les serviteurs que vous aurez
sous vos ordres. Je vous recommande de maintenir la religion de Dieu et
d’expulser de la presqu’île arabique tous les infidèles. Je vous laisse deux
choses qui vous empêcheront après moi de tomber dans l’erreur, aussi longtemps
que vous vous y appuierez : la parole de Dieu et ma famille. Je vous
recommande d’honorer les Ançâr, car ils sont ma famille, et ils sont dignes de
votre respect. Ecoutez ceux d’entre eux qui font le bien et pardonnez à ceux
qui font le mal. J’implore le pardon de Dieu pour moi et pour eux.
Après avoir prononcé ces paroles, le prophète (psl) ne
pouvant plus se tenir assis, posa sa tête sur l’oreiller. Ses compagnons lui
demandèrent : Ô Envoyé de Dieu, à quand la fin de votre vie ? – la
fin est proche ; le retour est vers Dieu, vers le Lotus de la Limite, le Paradis final et
le haut Firdaws. - Apôtre de Dieu, qui te lavera après ta mort ? – Mes
proches parents, répondit-il. – Qui te placera dans la tombe ?- Mes
proches. – Comment t’ensevelirons-nous ? – Dans les vêtements que je porte
ou dans des étoffes blanches d’Egypte ou du Yemen. On lui demanda encore :
Qui priera sur toi ? Il dit : Que Dieu vous accorde son pardon et une
magnifique récompense pour votre foi et pour la
sollicitude que vous prenez envers son prophète ! Quand vous
m’aurez lavé et enseveli, vous me placerez au bord de ma tombe, puis sortez et
laissez-moi pendant une heure, car le premier qui doit prier sur moi c’est mon
ami et bien aimé Djibrîl (Gabriel), puis c’est Michaël, puis Israfîl, puis
Azrâîl (l’ange de la mort), puis une multitude d’anges. Ensuite entrez chez moi
par groupes successifs. Priez sur moi et saluez-moi, mais ne me gênez par aucun
éloge déplacé, par aucun bruit ou cri. Que les hommes de ma famille commencent
par prier sur moi, ensuite leurs femmes, ensuite vous-mêmes. Quand tout le peuple aura prié, vous me
mettrez dans la tombe et vous vous en retournerez. Saluez ceux parmi mes
compagnons qui sont absents ainsi que ceux qui me suivront dans ma religion
jusqu’au jour de la
Résurrection. Dites leur qu’au jour de la Résurrection, je vous
retrouverai près du pont Sirât, que je ne franchirai pas avant d’intercéder
auprès de Dieu pour mon peuple.
Lorsque le prophète (psl) eut fini de parler, son état
devint plus grave. Ses compagnons sortirent et ses femmes s’assirent autour de
lui. Comme il arrive à quelqu’un qui perd connaissance, ses yeux s’enfoncèrent
dans leurs orbites, sa langue s’alourdit. Les femmes, d’après leurs idées en
médecine, dirent entre elles : Il est en proie à un dessèchement
(pleurésie) ; elles apportèrent de l’huile, et Esmâ Bint Omaîs, en versa
un peu dans le nez du prophète (psl). Lorsque celui-ci reprit ses sens, il
demanda pourquoi on lui avait fait cela et qui l’avait fait. Les femmes,
n’osant pas l’avouer, dirent : c’est ton oncle Abbâss qui l’a fait. Le
prophète (psl) le fit appeler et dit : Mon oncle, pourquoi as-tu fait
cela ? Abbâss répondit : Je ne l’ai pas fait. Alors les femmes
dirent : c’est nous qui l’avons fait, car nous avons pensé que tu étais en
proie à un dessèchement et que tu avais perdu connaissance. Le prophète (psl)
répliqua : Que Dieu me préserve, au moment de ma mort, de perdre
connaissance ! Ensuite il ordonna que toutes les personnes présentes dans
l’appartement, sauf Abbâss, fussent soumises à la même opération et qu’on leur
versât de l’huile dans le nez, afin qu’une autre fois elles eussent pas l’idée
d’agir ainsi sans son consentement. Ce qui fut exécuté.
Ces événements avaient eu lieu le Jeudi. Le lendemain
Vendredi, l’état du prophète (psl) s’aggrava et la fièvre devint plus intense.
Il avait un vase en cuir qu’il fit remplir d’eau et placer devant lui. De temps
en temps, pour calmer ses douleurs et la chaleur, il trempait ses mains dans
l’eau et les passait ensuite sur son front et sur son visage en s’écriant :
Ô mon Dieu, assiste-moi contre les angoisses de la mort ! Il fut dans cet
état jusqu’au Dimanche et la maladie empira.
Le lendemain Lundi, treizième jour du mois de Rabî-Al Awwal
de la onzième année de l’hégire, le matin, à l’heure de la prière, le prophète
(psl), se sentant mieux, se leva, ouvrit la porte de son appartement et regarda
les hommes assemblés dans la mosquée, qui priaient, rangés en ordre l’un
derrière l’autre, et Aboubakr qui remplissait la fonction d’Imam. Ce spectacle
lui causa une grande joie, et il s’écria : Grâces soient rendues à Dieu de
ce que, après moi, mon peuple suivra ma direction et mes institutions. Ne
pouvant plus se tenir debout, il se retira et s’assit sur le coussin. Aicha
croyait qu’il était guéri et lui demanda s’il voulait un bois pour se nettoyer
les dents. Je veux bien, répondit le prophète (psl). Aicha avait chez elle un
cure-dents qui n’était pas encore entamé et mâché. Elle le prit, l’amôlit en le
mâchant et le donna au prophète (psl), qui le porta à ses dents et les frotta
avec vigueur. Aicha dit : Ne frotte pas trop fort, tu t’abîmes les dents.
Il répliqua : Ô Aicha, Djibril m’a toujours recommandé de faire ainsi, de
même qu’il m’a recommandé de nous lier étroitement avec nos voisins ; il
m’a dit aussi que l’esclave doit être affranchi à la mort de son maître.
L’ange Gabriel vint le voir avant sa mort et lui dit :
Ô Mouhamad ! Dieu m’envoie vers toi et te demande ce qu’il sait mieux que
toi et il dit : Comment te trouves-tu ? Il répondit : je me
trouve affligé et je me trouve éprouvé. A ces instants, l’ange de la mort se
présenta et demanda l’autorisation. Djibril dit alors : Ô Mouhamad, voici
l’ange de la mort qui te demande
l’autorisation. Il ne l’a jamais demandée à un humain avant toi et il ne la
demandera jamais à un humain après toi. Il lui dit : Donne-lui
l’autorisation d’entrer, et il entra. Il se mit devant lui et dit : Dieu
m’a envoyé vers toi et m’a ordonné de t’obéir. Si tu m’ordonnes de prendre ton
âme je le ferai, et si tu m’ordonnes de la laisser je la laisserai. Djibril
dit : Ô Mouhamad ! Dieu aspire ardemment à toi. Le prophète (psl)
dit : fais ce qu’on t’ordonne, ô ange de la mort.
A ces mots, Djibril dit : Paix sur toi, Ô Envoyé de
Dieu ! C’est mon dernier passage sur la terre. C’est toi qui étais le but
de mes venues dans le bas monde.
Le prophète (psl), ne pouvant plus se tenir assis, et
laissant tomber sa tête, Aicha s’assit derrière lui, l’attira à elle et prit la
tête du malade sur son sein. Il resta ainsi quelque temps.
Il trempa sa main dans le récipient d’eau et s’essuya le visage en disant : « Lâ Ilâha Illallâh ; la mort est certes précédée d’une agonie » ; ses dernières paroles furent : « Seigneur, le Suprême compagnon ». A un certain moment, entre le lever du soleil et l’heure de midi, la sueur coula de son front ; il ouvrit la bouche et la referma, et son âme s’envola.Mon âge, dit Aicha, ne me permit pas de réaliser que j’ai été privilégiée par le Seigneur. Quand il rendit l’âme, je déposai sa tête sur le coussin et rejoignis les autres femmes pour me gifler le visage. Le prophète (psl) rendit l’âme le Lundi 12 du mois de Rabî Al Awal en l’an 11 de l’hégire, à une heure pareille à celle de son entrée à Médine. Il était né un Lundi, reçut la révélation un lundi, arriva à Médine un lundi et décéda un lundi. C’est pourquoi il jeûnait ce jour.
Il trempa sa main dans le récipient d’eau et s’essuya le visage en disant : « Lâ Ilâha Illallâh ; la mort est certes précédée d’une agonie » ; ses dernières paroles furent : « Seigneur, le Suprême compagnon ». A un certain moment, entre le lever du soleil et l’heure de midi, la sueur coula de son front ; il ouvrit la bouche et la referma, et son âme s’envola.Mon âge, dit Aicha, ne me permit pas de réaliser que j’ai été privilégiée par le Seigneur. Quand il rendit l’âme, je déposai sa tête sur le coussin et rejoignis les autres femmes pour me gifler le visage. Le prophète (psl) rendit l’âme le Lundi 12 du mois de Rabî Al Awal en l’an 11 de l’hégire, à une heure pareille à celle de son entrée à Médine. Il était né un Lundi, reçut la révélation un lundi, arriva à Médine un lundi et décéda un lundi. C’est pourquoi il jeûnait ce jour.
A l’annonce de sa mort, les croyants perdirent la raison et
demeurèrent stupéfaits et désemparés. Le prophète (psl) fut lavé par les hommes
de sa famille, à savoir Ali, Abbass, Fadl, Katham, Oussama et Chouqrâne. Abbass
et ses fils retournaient le prophète (psl), Oussama et Chouqrâne versaient
l’eau, tandis qu’Alî le lavait au dessus de ses vêtements. Personne n’a touché
son pur corps ni vu le mort dans sa nudité comme il est de coutume.
Au cours du lavage, Alî dit : « tu sens une si
bonne odeur mort comme tu le faisais de ton vivant ». Il fut enseveli dans
trois habits : deux habits Souhari et une houppelande. Son lit fut levé et
une tombe fut creusée par Abou Talha. Les gens commencèrent alors à défiler
pour prier ; les hommes entrèrent les premiers, suivis par les femmes, les
enfants puis les esclaves.
Le mercredi soir, le prophète (psl) fut déposé dans sa tombe
par Ali, Fadl, Qatham et Choukrane. Le sable recouvrit la tombe.
A sa mort, le prophète (psl) avait soixante trois ans et
n’avait pas laissé un seul dinâr.
Qu’Allah le bénisse le jour de sa naissance, le jour de sa
mort et le jour de sa résurrection.
Paix sur vous.
Qui parmi les Sahabas a compris le Prophète lorsqu'il disait:
ReplyDelete« Dieu a un serviteur auquel il a dit : Aimes-tu mieux ce monde ou l’autre ? Le serviteur a choisi l’autre monde, et Dieu a agréé son choix et lui a promis de l’appeler en sa présence »?
Qui était Abbaas?
Qui était supposé, d'abord, faire la prière mortuaire du Prophète?
Quelles infos on peut tirer de tout ca?